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Histoire et Top 5 de la Pumpkin Ale : la bière d’Halloween

Chaque année à l’approche d’Halloween, certaines brasseries proposent une bière éphémère associée à l’évènement. La recette ? Une bière à la citrouille délicatement épicée (quand c’est bien fait) dont l’origine nous vient de l’autre côté de l’Atlantique : la Pumpkin Ale !

Halloween, de l’Irlande médiévale aux boites branchées New-Yorkaise.

Comme beaucoup de fêtes annuelles, Halloween tire son origine d’un récit imaginaire, d’un conte légendaire. Celui-ci est Irlandais. C’est l’histoire d’un alcoolique, du diable et d’un navet.

Un soir, un maréchal-ferrant Irlandais peu fréquentable et porté sur la binouze (surement adepte de stout bien crémeux) prénommé Jack, traine dans une taverne un peu cradoune de Dublin et rencontre le Diable. Oui, le diable fréquente lui aussi les bistrots. Je ne vous referais pas toute l’histoire ici mais le fait est qu’un pacte est scellé entre les deux hommes ce soir-là. Original. Jack, après avoir cru être plus malin que le malin lui-même, fini par mourir et par errer seul dans le néant muni d’une simple lanterne taillé dans un navet, miskine. Voilà pour l’histoire que plus personne ne croit.

N’empêche que depuis le Moyen-Age, les Irlandais rendent hommage à notre bon vieux Jack et à toutes les âmes perdues en veillant le soir du 31 octobre après avoir confectionné des lanternes dans des navets. Chacun ses délires, on ne juge pas.

Tous les Titanic n’ont pas coulé

Au 19ème siècle, époque où l’on savait encore accueillir les migrants en détresse, les Irlandais n’ayant plus rien à bouffer sur leur terre (famine askip) arrivent en masse outre-Atlantique, terres d’excès et d’opulence. Ils ramènent dans leurs bagages leurs vieilles histoires, celle de Saint Patrick notamment, mais également celle de Jack’O’Lantern, le neurchi de beuverie qui se croyait plus malin que tout le monde (un vrai neurchi quoi).

Malheureusement, les navets ne sont pas trop “tendance” aux states. En revanche les citrouilles poussent sur le continent américain depuis plusieurs milliers d’années. Les compatriotes d’Arthur Guinness et Thomas Shelby s’adaptent et creusent leurs lanternes dans ces énormes cucurbitacées orange. Et c’est dans les années 20 qu’Halloween deviendra la fête hype, de New-York à San Francisco.

Depuis plus de 100 ans, cette fête donne l’occasion aux brasseurs US de brasser une bière saisonnière à la citrouille : la Pumpkin Ale !

Pumpkin Ale, de la tradition amérindienne…

La citrouille est donc un fruit (oui madame !), cultivé sur le continent américain.

Elle faisait partie de l’alimentation des peuples amérindiens bien avant l’arrivée des colons, au même titre que le maïs ou les haricots rouges. Le brassage de bière de mais étant attesté depuis au moins 1000 ans chez plusieurs peuples amérindiens, on peut supposer que la citrouille était parfois utilisée dans la fabrication de bières primitives en Amérique du Nord, au même titre que le manioc ou la patate douce pour leur apport en sucre.

Ceci étant précisé, dans les textes, l’utilisation de la citrouille dans le monde brassicole américain remonterais au 18ème siècle sous le nom de “pompion ale” (pompion étant l’ancien nom de la citrouille). 150 ans donc avant que les Américains ne commencent à en faire des lanternes le 31 octobre pour se faire peur.

La citrouille aurait été utilisée à l’époque en complément du malt pour… son apport en sucre évidemment !

A la Craft Beer Révolution

Au 20ème siècle, au pays de l’oncle Sam, la révolution industrielle (milieu du 19ème) et la prohibition (1920-1933) entrainent une hégémonie des grandes brasseries industrielles. La prohibition a enterré beaucoup de brasseries artisanales et la révolution industrielle a donné au plus grandes brasserie le pouvoir de brasser et commercer à grande échelle. On observe donc à cette époque, comme en Europe, une homogénéisation de l’offre, avec une quasi-exclusivité pour les bières de fermentation basse. La pumpkin ale tombe donc dans l’oubli.

C’était sans compter la craft-beer révolution observée aux Etats-Unis dans les années 70 à l’époque mythique des Hippies et du Watergate. La craft beer révolution c’est quoi ? C’est ce qu’on observe en France depuis 10 ans mais avec 50 ans d’avance. De nombreuses micro-brasseries naissent aux quatre coins des Etats-Unis à partir des années 60. Ces brasseries ont soif de créativité et de nouveautés et rien de mieux que le vieux pour faire du neuf. Ils remettent au gout du jours des styles oubliés, les IPA (bières houblonnées) évidemment mais aussi les cream ale (sorte de Kolsch au maïs) et nos fameuses pumpkin ale !

La plus mythique des pumpkin ale (la première ?) étant celle brassée dès 1983 par la brasserie Buffalo Bill, la première brewery-brewpub de l’histoire des Etats-Unis. Fondée en 1983 par Bill Owens, l’un des brasseurs les plus emblématiques de la craft beer revolution americaine (il écrit en 1981 le livre ‘comment ouvrir sa petite brasserie’, ouvrage de référence à l’époque), cette brasserie avant-gardiste et son créateur se présentent comme les créateurs de nombreux style notamment la Double IPA en 1987. Notre Bill à clairement le melon (ou la citrouille #lol).

L’histoire de sa pumpkin ale est assez drôle. Bill Owens pense un jour avoir une fulgurance et décide de brasser une bière à la citrouille, surement en hommage à tous les iroquois massacrés par ses ancêtres. Malheureusement pour lui, le résultat n’est pas au rendez-vous. Sa bière à la citrouille n’est apparemment pas une franche réussite. Il décide donc d’y ajouter des épices.

Une bonne vieille technique qui a fait ses preuves depuis la Mésopotamie pour changer une mauvaise bière en bière buvable. Il y ajoute les épices de la traditionnelle pumpkin pie (tarte à la citrouille pour ceux ayant arrêté l’anglais en 4ème) : cannelle, gingembre, noix de muscade et clou de girofle. En gros, les épices d’un bon vieux vin chaud. Le résultat est parfait d’équilibre et le succès est immédiat.

De nombreuses brasseries américaines vont ensuite sortir leur recette de pumpkin ale à l’approche d’Halloween, faisant de cette recette un style saisonnier. Et aujourd’hui, évidemment, même les brasseries Européennes s’y mettent.

Notre sélection de Pumpkin-Ale : 5 bières aux “fruits et légumes” par jour

De nos jours, dans le monde brassicole, on respecte la tradition mais les brasseries sortent aussi des sentiers battus pour exprimer toute leur créativité. Et cela donne souvent des choses fichtrement intéressantes et exceptionnelles :

  • Great Divide, “Pumpkin ale” (Bien nommée) : célèbre brasserie du Colorado, Great Divine nous propose une revisite du style avec une bière brune aux notes torréfiées, d’épices et citrouille grillée.
  • Bier Brewery, “Pumpkin Ale” :  cette brasserie méga hype basée à Indianapolis propose une recette plus traditionnelle avec leur “Pumpkin Ale”, plébiscitée par la “commu” avec un gros 4/5 sur untappd.
  • Brique House, “Orange is the New Brique” (T’as la rèf ?) : En 2021, la brasserie Lilloise sort sa bière au potiron et à la cannelle. Une ambrée subtile et réconfortante.
  • Little Atlantique Brewery, “Pumpkin Ale” (Ok c’est bon) : La brasserie Nantaise vient tout juste de sortir sa version. Avec de la citrouille évidemment mais aussi un bon gros mix d’épices : piment, gingembre, cannelle et muscade. Attention édition limitée !
  • Iron, “Barley Wine Potiron et miel de châtaigne” (Elégance française) : Comme à son habitude, la brasserie Montalbanaise nous surprend avec un bon gros BW à 12%. Pas trop épicée, cette version joue à fond sur la sucrosité du potiron et du miel. Un vrai sirop effervescent.

 

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